L'acclimatation avant le trek du Huayhuash
- Stephane
- 20 juin
- 6 min de lecture
Dernière mise à jour : 28 juin
L’appel des hauteurs : préparer le corps et l’esprit avant d’atteindre les sommets ✨

Nichée au cœur de la cordillère Blanche au Pérou, la région de Huaraz est un véritable paradis pour les amoureuses et amoureux de nature, de montagne et de grands espaces. Mais avant de s’élancer vers les lacs turquoise et les pics enneigés, une étape essentielle est trop souvent négligée : l’acclimatation.
À plus de 3 000 mètres d’altitude, notre corps doit apprendre à respirer autrement, à ralentir, à s’ajuster. Prendre le temps de s’adapter à cette nouvelle réalité, c’est s’offrir une expérience plus sereine, plus sûre… et bien plus agréable. C’est aussi une magnifique occasion de découvrir, en douceur, les trésors naturels qui entourent Huaraz.
Pour vivre pleinement cette phase d’adaptation tout en nourrissant l'âme d’aventurier, nous partageons avec vous trois randonnées exceptionnelles d’une journée. Chacune connecte à la magie de la cordillère, tout en respectant le rythme de chacun :
🌿 Laguna Parón – Un premier souffle vers les sommets, avec sa beauté saisissante et son dénivelé plus doux.
🌄 Laguna 69 – Le joyau ultime, une explosion de bleu glacial au pied des géants andins.
🌊 Laguna Churup – Une montée plus technique, parfaite pour tester le souffle et l'assurance.
Prêts à prendre de la hauteur? Alors respirez profondément... l’aventure commence ici.
Nous vous les partageons dans l’ordre que nous les avons faites. (Juin 2024)
1. Laguna Parón – Le calme avant les cimes

Altitude de départ : 4 150 m
Altitude de la lagune : 4 200 m
Dénivelé positif (D+) : 100 m (250 m pour mirador)
Distance aller-retour : 1.8 km
Durée : 1 h 30 (pour l’option du mirador)
Je l'ai affectueusement nommé: notre havre de paix!
Le lac est utilisé comme réservoir pour alimenter la centrale hydroélectrique Cañón del Pato, l'une des principales centrales électriques du Pérou. Son eau, provenant de la fonte des glaciers, est très froide et par temps ensoleillé, d’un turquoise absolument magnifique. Elle est la plus grande lagune de la cordillère Blanche. La couleur de son eau intense reflète des géants comme l’Artesonraju (l’inspiration du logo Paramount!). Est-ce profond me direz-vous? Oui, 75 mètres de profondeur.
La distance qui sépare Huaraz et Laguna Paron est de 99 km. Gardez en tête que la route est dans une région montagneuse et qu'elles ne sont pas toujours très belles…
Il est également possible de s'y rendre en colectivo, via une combinaison de deux trajets. Le premier de Huaraz à Caraz, le deuxième de Caraz vers Pueblo Paron. Nous avons personnellement choisi de le faire en tour guidé. Le transport et les droits d’accès sont inclus dans le prix.
Laguna Paron est vraiment parfaite pour débuter l'acclimatation. La distance vers le sentier qui mène au « mirador », le point de vue, est quand même relativement courte.

La montée vers le mirador n’est pas très exigeante. Une fois en haut, on comprend pourquoi on a choisi cette randonnée. En redescendant, c'est l’occasion de s'approcher du lac, et même de s'y baigner...
Pour un coût supplémentaire, (20 soles/personne/20 min) il est possible de louer un canot, ou un kayak, afin de s'offrir une balade sur ce majestueux cadeau de la nature.

2. Laguna 69 – Le souffle sacré des sommets

Altitude de départ : Autour de 3 400 m, parc National Huascaran
Altitude de la lagune : Environ 4 600 m
D+ : Environ 1 200 m
Distance : Environ 16 km aller-retour
Durée : Environ 6 à 7 heures
Il existe des lieux sur Terre qui ne se racontent pas, mais qui se vivent. Des lieux où le souffle manque, non seulement à cause de l’altitude, mais parce que la beauté y est trop vaste pour être contenue dans le cœur. La Laguna 69, nichée au creux de la Cordillère Blanche, est de ceux-là.
Cette ascension en fait voir de toutes les couleurs. Celle-ci peut également se faire en formule guidée. Lors de l'arrivée en bus, le guide alloue 6 heures pour cette randonnée. Soit 3 heures pour la montée, 1 heures à la lagune, et 2 heures pour redescendre. Elle se fait également en autonomie, mais ceci vous demandera une assez bonne planification, surtout côté transport.
Le sentier nous guide à travers des prairies verdoyantes, avec ses vaches, des cascades cristallines, des ponts de pierre et des roches millénaires. Chaque pas nous rapproche, non seulement de la lagune, mais aussi de nous-même. Dès les premiers pas sur le sentier, nous sentons que cette marche ne sera pas qu’une randonnée. Elle sera une rencontre.

Dès le départ, mon souffle court m’a surpris. J’étais essoufflé, le cœur battant, et je me suis sérieusement demandé si j’allais pouvoir monter jusqu’au bout. Alors, je me suis parlé. Je me suis dit que j’allais le faire… à mon rythme, en écoutant mon corps, en accueillant chaque pas comme une victoire.
La montée est progressive, mais l’altitude se fait sentir. À mesure que nous avançons, le corps s’alourdit, le souffle se raccourcit. Cette marche devient un cheminement intérieur. Nos pensées ralentissent. Nous sommes ici, dans l’instant. Les douleurs musculaires deviennent des messagères. Elles nous rappellent que nous sommes vivants, pleinement.
Et soudain, au détour d’un dernier effort, elle apparaît. Laguna 69, d’un bleu turquoise presque irréel, comme si le ciel s’y était déversé. Elle est là, nichée au pied des sommets enneigés. On aurait pu s’attendre à un silence sacré, mais en réalité, l’endroit est bien vivant. Il y a du monde, des randonneurs qui prennent des photos, qui rient, qui célèbrent leur arrivée. Et malgré tout ça, une forme de respect flotte dans l’air. Chacun, à sa façon, semble touché par la beauté brute du lieu.

Nous nous assoyons. Nous respirons. Nous laissons couler quelques larmes. Pas de tristesse, non. Juste une profonde gratitude. Pour la vie, pour la Terre, pour notre corps qui nous a porté jusqu’ici.
La descente se fait dans un autre état d’être. Notre regard est plus vaste, notre cœur plus doux. Quelque chose a été touché là-haut. Peut-être l’âme. Peut-être un souvenir. Peut-être un silence.

On ne revient jamais vraiment d’un lieu comme la Laguna 69. On l’emporte avec soi, dans le souffle, dans la mémoire du corps, dans la façon d’aimer la vie.
Si toi aussi tu rêves de marcher vers la Laguna 69, prépare ton corps. Respecte l’altitude. Mais surtout, prépare ton cœur. Car cette montagne ne t’offre pas qu’un paysage…
Elle t’offre un retour à l’essentiel. ❤️
3. Laguna Churup – L’éveil du souffle et du cœur

Altitude de départ : 3 850 m (Pitec)
Altitude de la lagune : 4 450 m
Dénivelé positif (D+) : environ 600 m
Distance aller-retour : 6 à 7 km
Durée : 4 à 5 heures
Laguna Churup est une randonnée enrichissante d'une journée, idéale pour s'acclimater, échapper à la foule et s'imprégner des paysages andins spectaculaires. Bien que peu technique, son altitude et son ascension finale exigent une bonne condition physique et du respect. Elle offre un excellent défi pour tester l'acclimatation : montée progressive, sections de rochers et de chaines (faciles mais techniques), et une arrivée spectaculaire face à des eaux cristallines entourées de parois abruptes. C’est la randonnée parfaite pour se sentir vivant, connecté, prêt pour la suite.

Beaucoup marchent seuls, mais choisir un guide local apporte sécurité et soutien. Nous choisissons encore une fois, le tour guidé, mais pas vraiment avec un guide accompagnateur pour la montée et descente, seulement pour le transport. Nous ne sommes donc que nous deux, et ceux que nous rencontrons sur le chemin.

Randonner jusqu’à Laguna Churup, c’est plus qu’une aventure physique : c’est un moment pour ralentir, respirer profondément, et se sentir tout petit face à l’immensité. Au bord de l’eau, on s'offre une pause silencieuse, un moment de gratitude, un instant de reconnexion.

Si tu rêves d’un contact brut avec la nature péruvienne, sans foule ni fioriture, alors cette randonnée est faite pour toi.
Après ces trois superbes aventures — Parón, 69 et Churup — notre corps s’est peu à peu adapté à l’altitude, et notre esprit a déjà goûté à la magie des Andes. Chacune de ces randonnées nous aura offert une facette unique de la Cordillère Blanche : l’immensité paisible de la Laguna Parón, l’intensité émotive du sentier vers la 69 et la beauté sauvage de Churup, perchée entre roche et ciel.
Prendre le temps de s’acclimater, c’est offrir à son corps la chance de respirer pleinement ces hauteurs, et à son cœur de s’ouvrir à l’essence profonde de la montagne. Nous sommes maintenant prêts à envisager des treks plus longs et plus engagés, comme le trek Huayhuash, avec des bases solides et des souvenirs déjà inoubliables en poche.
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