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Deux jours entre ciel et forêts : notre traversée des Carter et du Mont Wildcat

  • Photo du rédacteur: Stephane
    Stephane
  • 22 juil.
  • 5 min de lecture

Dernière mise à jour : 29 juil.



Michèle - Karine - Stéphane
Michèle - Karine - Stéphane

Granby, 15h00…11 juillet, Yahoo, nous décollons pour les 🇺🇸 ! En trio cette fois-ci : notre belle amie Karine nous accompagne. Naturellement, ma fidèle Luna est aussi du voyage. L’excitation est à son comble, mêlée d’une petite fébrilité. Première nuit sous tente en 2025… enfin ! Nous adorons le camping en arrière-pays.


Le trajet passe en un clin d’œil et tout se déroule parfaitement. Nous voilà déjà arrivés à Gorham, NH. Nous garons la voiture au « Nineteen Mile Brook Parking ». L’idée : aller dormir tout près du Carter Notch Hut pour retrancher 6 km sur l’itinéraire – ce qui réduit la boucle de 20,2 km à environ 14 km aller-retour.


Nous mangeons nos sandwiches en roulant pour éviter de cuisiner et ainsi souper très tard. Vers 18h30, sacs sur le dos (le mien pesant près de 45 lbs), nous quittons le stationnement. Le sentier de 6 km jusqu’au refuge se déroule bien : un peu de plat, quelques montées… et bien sûr, des roches ! À l’approche des lacs, c’est un vrai wow : le son des grenouilles, les oiseaux, la sainte paix…


Un des 2 superbes lac
Un des 2 superbes lac





Frontales maintenant allumées, nous marchons encore quelques centaines de mètres, cherchant un endroit plat où planter la tente. Après quelques minutes de repérage, nous trouvons un coin parfait, discret et sauvage, à environ 300 mètres du Carter Notch Hut. La nuit est tombée, la température rafraîchit légèrement. Le bruissement des arbres et le craquement des branches sous nos pas nous rappellent que nous ne sommes ici que des invités, dans un territoire qui appartient à la forêt.


Nous avons mis 2h57 pour parcourir 6,68 km avec un D+ de 580 m. La tente est montée rapidement, comme un rituel désormais bien rôdé. Nous savourons quelques chips avant de nous glisser dans nos sacs de couchage, bercés par le silence, à peine troublé par le vent dans les feuilles.


Demain sera une longue journée : trois sommets à enchaîner, des kilomètres de sentiers et un dénivelé qui promet de tester notre endurance…et nos genoux. Mais pour l’heure, il est temps de lâcher prise et de laisser le sommeil nous gagner.

 

Sur la crête des Carters

Petit café matinal
Petit café matinal

Le samedi matin, la lumière grise perce à peine à travers la toile. Nous émergeons de nos duvets, accueillis par une petite fraîcheur et une brume qui s’accroche aux branches comme un voile mystérieux. Notre environnement est vraiment très beau, nous sommes émerveillés à notre sortie de la tente. Les gestes du matin s’enchaînent : petit-déjeuner rapide, filtrer l’eau, vérification des sacs. Dans la beauté mystique de cette matinée, les lacs sont merveilleux, remplis de sons animaliers.


Le sentier monte dès les premiers pas, rude mais régulier. Les muscles se réveillent, la respiration s’installe dans un rythme profond. Michèle et moi sommes curieux de voir comment se comporteront nos genoux. Nous avions, tous les deux, une certaine douleur, depuis un certain temps, mais surtout en descente. Dans les dernières semaines, nous avons effectués certains exercices pour renforcer le tout. Ce weekend sera un bon « test ».







Bientôt, nous atteignons Carter Dome, premier sommet de la journée. Là-haut, le panorama se devine entre les nuages qui jouent à cache-cache avec les crêtes. Un instant, une éclaircie laisse entrevoir le paysage en contrebas, et nous restons là, immobiles, comme si nous ne voulions pas briser la magie de cet instant suspendu.


Vue pas de vue
Vue pas de vue

Nous reprenons la marche. Les sections boisées alternent avec des ouvertures qui offrent des points de vue spectaculaires…hey non, trop de nuages. Vue pas de vue, comme je disais. La météo reste incertaine, et une pluie fine commence à tomber alors que nous quittons le sommet de South Carter vers Middle Carter. Nous avons dû deviner où son sommet se cachait. Le sol devient glissant, chaque pas demande plus d’attention. Mais ce sont aussi ces petites épreuves qui rendent l’expérience plus intense, plus vivante. Chaque sommet atteint est une petite victoire qui se savoure avec un sourire complice.


En fin d’après-midi, nous redescendons vers notre campement. La pluie redouble, gouttes épaisses qui martèlent les feuillages et détrempent le sentier. Les vêtements collent à la peau, les chaussures aspirent l’eau à chaque pas. Quand nous arrivons à la hauteur des lacs, nous décidons que nous allons nous rafraichir un peu, malgré la pluie. Ce fut un petit bonheur. Nous étions à quelques 300 mètres de notre abri.


Nous continuons notre trajet, quand nous apercevons enfin notre tente au détour d’un arbre, un soulagement nous envahit. Le campement est toujours là, intact malgré la pluie battante. Malheureusement le genou de Michèle s’est fait ressentir, assez intensément. De mon côté, c’est tout le contraire, aucune douleur, et ce sera ainsi pour tout le restant de cette aventure. Ce fut une journée de 14.91 km, que nous avons parcouru en 9 heures. Le D+ était de 1 151 mètres.

Cuisiner à la pluie
Cuisiner à la pluie

Nous nous mettons aussitôt à l’abri, heureux de retirer nos sacs et d’échanger nos vêtements mouillés contre des couches sèches. Le dîner se prépare prudemment sous l’auvent de la tente : un repas chaud qui, dans ces conditions, a des allures de festin. Le crépitement de notre réchaud se mêle au tambourinement régulier de la pluie sur la toile. C’est un moment simple, mais précieux.


La pluie ne cessera qu’après minuit. Nous restons allongés, écoutant ce concert naturel, savourant la quiétude malgré l’humidité. La forêt, toute proche, nous enveloppe comme une couverture sonore. Dans le silence qui suit, le sommeil vient enfin.

 

Mont Wildcat : l’ultime effort


Le dimanche matin, le ciel est toujours nuageux. Michèle décide de se bander le genou avec du ruban de physio et hop, 2 advils! Nous replions la tente encore humide, rangeons nos affaires et quittons notre petit sanctuaire forestier pour aller déposer nos sacs à dos tout juste au début du sentier Wildcat. Les corps sont un peu lourds après la veille, mais l’excitation de gravir un dernier sommet nous pousse en avant.


Luna, chien de montagne
Luna, chien de montagne

Nous profiterons de cette occasion pour utiliser un sac seulement pour nous trois. Nous allons également sauver des pas après la descente. Nous n’aurons pas besoin de rebrousser chemin vers le campement.


Nous empruntons le sentier Wildcat Ridge. Celui-ci, vers le sommet du Mont Wildcat, ne ménage pas nos jambes. Les sections abruptes s’enchaînent, parfois assez raides qu’il faut s’aider des mains pour progresser. L’effort est intense, la sueur perle sur le front malgré l’air frais. Mais en haut, quelle récompense : une vue dégagée, des sommets à perte de vue, et la satisfaction d’avoir bouclé une boucle exigeante et belle…bah, bin non, encore trop de nuages. Un autre sommet avec vue pas de vue 😉


Assis là-haut, nous prenons le temps d’un dernier encas, le temps d’ancrer dans nos mémoires cette expérience grandiose. Deux jours d’effort, de pluie, de rires et de silences. Deux jours à se laisser façonner par la montagne, à ressentir pleinement chaque pas, chaque souffle, chaque goutte d’eau sur la peau. En plus, 4 nouveaux sommets de 4 000’ à notre actif, pour le défi des 115. Devinez quoi? Le genou de Michèle…presqu'aucune douleur…elle en était très fière… mais comme elle disait… je n’y comprends rien! Ça nous donne une distance approximative de 1.8 km avec un D+ de 550 mètres. Nous avons pris notre temps, soit une durée de 2 heures.



Homme heureux
Homme heureux


 Retour à la voiture


Le chemin du retour se fait plus léger. Les sacs semblent moins lourds, mais nos cœurs, eux, débordent. Débordants de gratitude pour ces instants partagés, pour ces paysages qui nous ont accueillis, pour cette déconnexion salutaire qui nous a ramené à l’essentiel.


Nous longeons une rivière, et un large bassin nous dévoile ses profondeurs cristallines. Je regarde les filles : « Vous en pensez quoi? » J’ai vraiment envie de m’y plonger. L’eau est glaciale, mais quel bonheur! Les filles, elles, se contentent de tremper leurs orteils, rieuses.


De retour à la voiture, les premiers kilomètres d’asphalte nous ramènent doucement à la réalité. Mais une chose est sûre : cette parenthèse sauvage dans les Whites restera gravée longtemps.


Fiers de nous
Fiers de nous

 

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