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Le trek Huayhuash: l'aventure ultime dans les Andes péruviennes

  • Photo du rédacteur: Stephane
    Stephane
  • 6 juin
  • 13 min de lecture

Dernière mise à jour : 20 juin


Laguna Carhuacocha
Laguna Carhuacocha

Quand on pense au Pérou, le Machu Picchu vient tout de suite en tête. C’est logique : c’est l’une des sept merveilles du monde moderne. Et l’Inca Trail, ce chemin mythique qui y mène, attire chaque année des milliers de randonneurs. Mais peu savent qu’à quelques centaines de kilomètres plus au nord se cache un joyau brut, inconnu du grand public: la cordillère Huayhuash Si vous cherchez quelque chose de plus sauvage, plus spectaculaire, plus authentique, croyez-nous, vous ne serez pas déçu!

 

Perché entre 4 000 et 5 000 mètres d’altitude, loin des foules et de l’agitation touristique, le trek Huayhuash est sans doute l’un des plus beaux treks au monde et pourtant, il reste largement méconnu. C’est un défi physique, une immersion en haute montagne, et une véritable expérience de connexion avec la nature.


Un défi physique et mental

 

Ce trek n’est pas une promenade de santé. Il s’étend sur 8 à 12 jours, selon l’itinéraire choisi, avec des passages à plus de 5 000 mètres d’altitude. Nous choisissons de le faire en 8 jours. On parle ici d’à peu près

100 km au total. Pour ceux qui aiment repousser leurs limites, c’est une aventure profondément transformatrice. L’acclimatation est indispensable, je dirais même obligatoire. Une fois arrivé à Huaraz, il est important de prendre une journée pour seulement marcher et se promener dans la ville. Cette ville se situe à une altitude de plus de 3 000 mètres. Nous vous invitons à lire notre publication concernant l'acclimatation.


Il est ensuite primordial de faire au moins 2, sinon 3 jours de randonnées d'une journée. Je partage les nôtres: Laguna Churup, Laguna 69 et Laguna Paron. Je vous reviendrai avec les randonnées d’une journée dans une prochaine publication.


Revenons à notre sujet principal, le trek Huayhuash. Celui-ci peut être parcouru en autonomie ou bien dans un accompagnement structuré. Après une longue réflexion de 3 minutes (!), nous déterminons de vivre cette aventure en formule guidée. N'étant pas des trekkeurs expérimentés en haute altitude, ce choix est évident pour nous.


Concernant la température au-dessus de 4 000 mètres d’altitude, les nuits peuvent être froide: - 5°C à 10°C. Le jour, on peut s'attendre à des mercures entre 13°C et 23°C. Le soleil se lève aux alentours de 6h et vers 18h15, la nuit tombe. Le meilleur temps pour faire ce trek est d’avril à septembre.



Itinéraire et récit de voyage, sur 8 jours


Début de l'aventure à Llamac
Début de l'aventure à Llamac

Jour 1 : 6 Juin 2024

Point culminant à 4 724 m | 544 D+ | 8.5 km


Oh là là, c’est le grand jour, alarme à 3h! Départ de Huaraz à 4h, let’s go pour 5h de bus en direction de Llamac, où le trek débutera. Dès les premiers pas, on ressent l’excitation de l’inconnu. Le sentier s’élève doucement à travers les vallées andines, bordé de montagnes et de silence. Le paysage change rapidement : des collines verdoyantes laissent place à des panoramas plus sauvages, et l’air devient plus vif à mesure qu’on prend de l’altitude.


Alors que nous achevons l’ascension d’une petite colline, un moment tout à fait inusité nous attend derrière un gros rocher... Assis là, tranquillement au sol avec son sac à dos, un petit Péruvien nous regarde arriver. Notre guide nous invite alors à nous asseoir à ses côtés. C’est ainsi que nous faisons la connaissance de notre cuisinier pour la durée du trek: un homme discret, mais dont les talents culinaires nous impressionnent rapidement.


Sans dire un mot, il ouvre son sac à dos et, à notre plus grande surprise, en sort des assiettes, des ustensiles et de la nourriture… pour dix personnes! Au beau milieu des Andes, loin de toute civilisation, il nous sert un riz au poulet encore tiède. Quel délice! Un vrai repas, simple mais réconfortant, qui nous semble tout droit sorti d’un rêve.


Et le plus incroyable? Cette scène s’est répétée deux fois durant notre aventure. Des instants magiques, presque irréels, qui resteront gravés dans nos mémoires comme l’une des nombreuses merveilles de ce trek.


Campement Mitucocha
Campement Mitucocha

En fin de journée, d'ailleurs, un autre petit moment de grâce… Au sommet d’une butte, comme un clin d’œil du paysage, notre campement apparaît au loin, minuscule et paisible. Tous les jours, nous le guettions, le devinions, et à chaque fois, c’était la même joie profonde, presque enfantine. Ce « feeling » unique, ce soulagement tendre, cette jubilation douce : retrouver un abri au bout de l’effort. Au jour 1, donc, le campement de Mitucocha, à près de 4 300 mètres, nous apparaît dans toute sa splendeur, niché au pied du majestueux Jirishanca.


Durée de marche approximative : 6 heures


Jour 1 - Trek Huayhuash




Jour 2 : 7 juin 2024

Points culminant à 4 654 m | 445 D+ | 9.65 km



Après notre première nuit à -3°C, la sortie de la tente fût… ohhhh… le sol est gelé! Petit déjeuner sur le coin d’une table pliante, où le café instant est grandement apprécié. Nous nous préparons ensuite pour partir aux alentours de 8h. Aujourd'hui, nous franchissons le col de Cacananpunta à 4 700 mètres, un passage remarquable situé sur la ligne de partage des eaux des Andes, séparant le bassin versant de l'Atlantique et celui de l'Amazone. Nous poursuivons ensuite vers le col de Carhuac à 4 650 mètres.







Nous avons le bonheur de contempler les panoramas sur les sommets majestueux du Yerupajá 6 634 mètres et du Siula Grande 6 344 mètres. Ce dernier est célèbre grâce au récit d'alpinisme de Joe Simpson et Simon Yates, relaté dans le livre et le film La Mort suspendue (Touching the Void). Film hautement recommandé par notre guide Roger.


En redescendant dans une vallée herbeuse, nous profitons encore de vues spectaculaires sur les hauts sommets de la Cordillère Huayhuash, tous plus impressionnants les uns que les autres. Le campement est établi au bord du lac Carhuacocha 4 150 mètres, dont les eaux vertes turquoises reflètent magnifiquement les montagnes Yerupajá et Jirishanca en arrière-plan. Lorsque le vent se calme, le lac devient un véritable miroir, offrant d’excellentes occasions de photos.




Laguna Carhuacocha
Laguna Carhuacocha

Durée de marche approximative de 6 h


Jour 2 - Trek Huayhuash

Jour 3 : 8 juin 2024

Point culminant à 4 868 m | 765 m D+ | 14 km


Parmi toutes les étapes du trek Huayhuash, celle-ci est souvent citée comme la plus spectaculaire, et on comprend vite pourquoi. Le réveil magique à Carhuacocha. On se réveille face à l’un des plus beaux tableaux de la cordillère : la laguna Carhuacocha, lisse comme un miroir, reflète les sommets mythiques du Yerupajá, Jirishanca et Siula Grande, encore dorés par la lumière du matin, le « golden hour ». Ce phénomène naturel se produit approximativement entre 6h et 6h30... au levé de soleil. Ce moment suspendu donne le ton : la journée s’annonce grandiose.



Nous au Laguna Carhuacocha pendant le « golden hour »
Nous au Laguna Carhuacocha pendant le « golden hour »


Les trois lagunes
Les trois lagunes

Plutôt que de suivre la voie classique, on opte pour l’itinéraire panoramique qui passe par trois lagunes: Siula, Gangrajanca et Quesillococha. Ce détour vaut absolument l’effort : les eaux turquoise de ces lacs glaciaires contrastent avec les murailles sombres et les glaciers suspendus au-dessus. Chaque pas dévoile un nouveau point de vue à couper le souffle.


Ces miroirs turquoises nichés entre 4 200 et 4 600 mètres d’altitude ne sont pas de simples lacs, ce sont des sanctuaires.


Leurs eaux, d’un bleu turquoise presque irréel, doivent leur teinte aux sédiments glaciaires, ces poussières des neiges éternelles. En toile de fond, les géants de glace comme le Siula Grande dressent leurs murs de roche et de neige, théâtre de récits extrêmes d’alpinisme et de résilience humaine (film/livre « Touching the Void »).






Chaque pas pour atteindre ces lagunes se mérite : les sentiers serpentent entre cols abrupts, prairies d’altitude et ruisseaux glacés. Mais la récompense est immense. Là, au bord de Siula, le monde s’arrête. On y contemple le reflet du ciel, le vol lent d’un condor, et l’écho lointain des traditions de cette magnifique région.


Car ici, la nature est sacrée. Les communautés locales voient en ces lagunes les demeures des apus, les esprits des montagnes. Vous vous dites sans doute, mais qu'et-ce que des apus? Dans la tradition andine, les apus sont les esprits sacrés des montagnes, considérés comme des protecteurs puissants et vivants. En Huayhuash, chaque sommet devient une présence mystique, imposante, presque divine. On ne les gravit pas simplement, on les approche avec respect, en silence, comme on s'incline devant un ancien. Ces lieux ne se visitent pas, ils se vivent. En humilité.


La montée vers le col Siula à 4 800 mètres est progressive mais soutenue, surtout avec l’altitude. On prend le temps, on s’arrête souvent pour admirer le paysage... et reprendre son souffle!


Au col Siula, le passage est un moment fort : d’un côté, les lagunes que l’on vient de quitter, de l’autre, une vue dégagée sur les vallées et les prochains sommets à venir. Le vent y est parfois rude, mais la sensation de se tenir au cœur des Andes efface tout le reste.


La descente vers le camp s’effectue à travers des pâturages d’altitude, dans un décor plus doux mais toujours aussi vaste. On croise parfois quelques troupeaux de vaches ou de chevaux, et le silence est seulement interrompu par le vent ou un cri d’oiseau.


En fin d’après-midi, on atteint le campement Huayhuash, installé dans un cadre paisible à environ 4 350 mètres d’altitude. Après cette journée intense, le coucher de soleil sur les montagnes environnantes est la cerise sur le « sundae »


Durée de marche approximative : 6.5 h



Jour 3 - Trek Huayhuash



Jour 4 : 9 juin 2024

Point culminant à 4900 m | 700 m D + | 11 km


La portion entre le campement de Pampa Elefante et le col Trapecio est sans doute l'une des étapes les plus impressionnantes – et exigeantes – du trek. Michèle s'est offert une balade à cheval, pour une partie de la montée qui, encore une fois, est très difficile. Ça lui donne la chance de reprendre son souffle. La journée de la veille avait été plutôt éprouvante pour elle. Cette traversée à haute altitude, avec la possibilité de monter jusqu'à 5 020 mètres, nous plonge dans un décor brut et saisissant : sommets vertigineux et lacs glaciaires d’un bleu irréel.


Nous avons nommé cette journée: un séjour sur la Lune... car oui, nous nous sommes imaginés y être, si ce n'était de cette autre lagune turquoise!



Notre journée sur la "Lune"
Notre journée sur la "Lune"

L'option: Col San Antonio - altitude de 5 020 m | 537 m D + | 4.8 km


Nous partons (4 personnes de notre groupe de 8) après le dîner tardif. La montée commence dans un calme presque trompeur... puis se cabre soudain. Le souffle se raccourcit, les jambes s’alourdissent. La trace s’efface par endroits, remplacée par un chaos d’éboulis, de pierres instables, de silence. Aucun arbre. Aucun bruit. Rien que le battement de mon cœur, sourd et pressant, dans ce vide minéral.


La montée vers San Antonio n’est pas une simple randonnée. C’est un combat intérieur, une ascension lente à plus de 5 000 mètres, où chaque pas coûte, chaque pause est nécessaire, et où le vide autour de soi ne laisse aucun repère. Mais c’est aussi là que tout bascule.


Car une fois arrivé au col, tout s’efface — la fatigue, le doute, l’essoufflement. Ce qu'on voit, là-haut, est indescriptible : la face sud du Siula Grande, imposante et glacée, s’élève devant nous. En contrebas, les lacs turquoises scintillent, minuscules et magiques. La vallée de Cutatambo s’étire, rude et isolée, comme un monde perdu. Je suis seul face à l’immensité, suspendu entre ciel et terre. Et je comprends pourquoi je suis venu.


Col San Antonio
Col San Antonio

Le col San Antonio, c’est plus qu’un passage à franchir. C’est un moment suspendu. Un de ceux où la montagne me rappelle pourquoi je l’aime autant. Elle me fait mal, elle me pousse à bout… mais elle m’offre, à son point culminant, un silence et une beauté qui valent tout l’or du monde.


Durée de marche approximative : 6.25 h

Durée de marche approximative, pour l'option : 2.5 h



Jour 4 - Trek Huayhuash

Jour 5 : 10 juin 2024

Point culminant à 3 438 m | 1 233 m D - | 14.5 km


Village Huayllapa
Village Huayllapa

Après les jours passés à tutoyer les cimes et les vents glacés, quitter Elefantepampa a eu quelque chose d’étrangement doux. Le campement s’éloigne dans le dos, niché dans l’herbe haute, sous le regard paisible des animaux en liberté. Devant nous s’ouvre un sentier en pente, un appel tranquille vers le bas, vers le vert, vers la vie.


La descente est longue, mais légère. Les pas glissent sur un tapis d’herbes et de fleurs sauvages. Le vent ne fouette plus, il caresse. Les montagnes ne nous dominent plus, elles nous accompagnent. On traverse des clairières humides, des ruisseaux chantants, des sentiers bordés de pierres posées là par les mains humaines. Les signaux du monde réapparaissent, doucement.


C’est jour de fête, car nous allons au village de Huayllapa. Deux options s’offraient à nous: continuer la routine des nuits en tente ou s’offrir un luxe andin — une chambre en auberge de montagne et, qui sait, une vraie douche. L’histoire ne disait pas si l’eau serait chaude ou froide… mais il se trouve que l’Amoureuse, elle, a eu droit à une douche bien chaude — haha! Moi? Même tiède, je l’ai savourée comme un roi.


Huayllapa n’est pas qu’un arrêt technique, c’est un point de rencontre. Ici, les randonneurs croisent les habitants quechuas, découvrent leur accueil sincère, leur curiosité tranquille, leur chaleur discrète. On y sent battre le cœur humain des Andes.


Cette étape n’a ni sommet vertigineux, ni col redoutable. Mais elle a ce goût précieux des choses simples : l’eau fraîche d’un torrent, l’ombre d’un arbre, le sourire d’un habitant. C’est la montagne qui redescend vers l’humain, pas à pas, humblement.


Durée de marche approximative : 5h 45


Jour 5 - Trek Huayhuash

Jour 6 : 11 juin 2024

Point culminant à 4 861 m | 1 300 m D + | 12 km


Le réveil à Huayllapa est un doux moment : le bruissement des feuilles, le murmure de la rivière, quelques voix dans le village. Mais l’appel de la montagne ne laisse pas de répit : aujourd’hui, il faut remonter. Quitter les sourires, les murs rustiques, les traces humaines. Retourner là-haut, où l’on manque d’air, mais jamais d’émerveillement


Dès la sortie du village, le sentier prend de l’élan. La montée fut brutale. Elle nous a happés sans transition, avalant nos forces dans un silence minéral. Mais, encore une fois, la montagne nous a récompensés avec un paysage à couper le souffle : vallées suspendues, sommets en cascade, et partout…des moutons par centaines, éparpillés comme des cailloux vivants dans l’immensité.



D'heureux moutons en liberté
D'heureux moutons en liberté

On suit une vallée resserrée, bordée de végétation, puis de plus en plus nue. Le vert devient ocre, la roche se fait dominante, le vent plus franc. On croise quelques ruisseaux glacés, des replats trompeurs, mais rien n’apaise vraiment cette montée implacable — si ce n’est la beauté brute qui nous entoure.


Puis, lentement, nous redescendons vers la vallée.


À 3 996 mètres, comme posée délicatement entre les flancs de deux montagnes, Gashpapampa apparaît. Un campement modeste, ouvert au vent, mais entouré d’un calme souverain. Ici, pas d’artifice. Juste la plaine, les tentes, et ce sentiment que le monde s’est arrêté un moment pour nous laisser reprendre notre souffle.


Ce soir-là, autour du repas, un excellent ceviche de camping, on parle peu. Le corps parle pour nous. Il dit l’effort, la grandeur, et la simplicité retrouvée. Une autre nuit dans les hauteurs, entre fatigue et émerveillement.


Durée de marche approximative : 6h30


Jour 6 - Trek Huayhuash





Jour 7 : 12 juin 2024

Point culminant à 4 940 m | 944 m D + | 8 km


Aujourd’hui, c’était la journée des plus beaux paysages (c'est ce que nous avons répété chaque jour, mais cette fois, c'était la vraie de vraie). Celle où le mot « sublime » ne semble plus suffire. Des condors ont survolé nos têtes comme s’ils veillaient silencieusement sur les voyageurs égarés dans le ciel. Le souffle était court, le pas ralenti, mais la flamme intérieure toujours en éveil.


Dans la montée vers le col Yaucha, à près de 4 900 mètres d’altitude, une drôle de magie s’est glissée entre deux foulées. Entre deux respirations, nous avons dansé. Oui, dansé. Une bachata, comme un pied de nez à l’altitude, une célébration du vivant là où l’air se fait rare. Il fallait être fous. Ou simplement heureux.


Col Yaucha
Col Yaucha

Il y a des jours en montagne où l’effort se dissout dans la beauté. Ce matin-là, chaque pas nous éloignait du monde connu, nous propulsait dans un espace presque sacré. Les vallées s’effaçaient derrière nous, le ciel se rapprochait, et devant, les géants andins se dressaient dans une noblesse sans nom.


Au passage du col Yaucha, le silence s’est imposé. Pas un mot. Juste des regards, humides, immobiles, qui disaient tout. Là-haut, entre ciel et pierre, j’ai compris, encore une fois, pourquoi on marche. Pour vivre ce moment suspendu, où l’on ne fait plus qu’un avec l’immensité.


La fameuse crête du jour 7
La fameuse crête du jour 7

Après le col Yaucha, le sentier s’élance sur une crête spectaculaire, suspendue entre ciel et montagnes. C’est l’un des plus beaux tronçons du trek : à chaque pas, une vue plongeante sur les lagunes turquoise et les sommets iconiques de la Huayhuash – Yerupajá, Jirishanca, Rondoy. Ce passage, à la fois aérien et paisible, offre un dernier moment de pure magie avant de redescendre vers le campement de Jahuacocha.


Laguna Jahuacocha
Laguna Jahuacocha

La descente est probablement la plus intense de toutes celles du trek. Des tapis de mousse, des ruisseaux clairs, des oiseaux timides. Et puis, au détour d’une courbe, comme une vision, la lagune Jahuacocha. Nichée entre les montagnes, d’un bleu profond, miroir parfait du ciel et des glaciers.


Le campement, posé sur ses rives, avait des airs de sanctuaire. Ici, la nature ne se regarde pas : elle se ressent. Elle pénètre jusqu’au cœur. On ne pense plus au chemin parcouru, on ne calcule plus le temps. On s’assied, simplement. Face à l’eau. Et on laisse le silence finir le récit.



Durée de marche approximative : 5h








Jour 7 - Trek Huayhuash

Jour 8 : 13 juin 2024

Point culminant à 4 125 m | 944 m D - | 15.5 km


Quitter la lagune Jahuacocha, c’est s’éloigner d’un rêve éveillé niché au cœur des Andes. Blottie à plus de

4 000 mètres d’altitude, entre les géants majestueux que sont le Yerupajá et le Jirishanca, elle semble suspendue hors du temps. Là-bas, la montagne se mire dans des eaux d’une clarté presque céleste, et le silence, habité de lumière, enveloppe tout d’une sérénité profonde. À l’aube, lorsque les premiers rayons embrasent les sommets enneigés, l’air lui-même semble sacré et chaque regard devient un geste de gratitude.



La descente vers Llamac
La descente vers Llamac

Pour cette dernière journée, nous entamons notre descente à regret depuis la lagune. Le sentier étroit s'accroche à flanc de montagne, parfois bordé du vide, nous offrant une dernière dose d’adrénaline et de vues vertigineuses. Mais au fil de la descente, un constat vient troubler notre contemplation : des travaux de route, taillant peu à peu la montagne. Bien sûr, l’accès facilité attirera davantage de visiteurs, et on comprend l’attrait de ce joyau andin. Mais à quel prix ? Ce que l’on gagne en commodité, on risque de le perdre en authenticité. Jahuacocha pourrait devenir un lieu de passage plutôt qu’un point d’aboutissement, déconnecté de l’effort et de la lenteur qui font toute la richesse du trek. On ne peut qu’espérer que cette facilité d’accès n’effacera pas la magie du lieu pour ceux qui choisissent encore de l’atteindre à pied.


Ce dernier segment du trek relie deux mondes : celui de la montagne éternelle, immuable et sacrée, et celui des hommes qui vivent à leur rythme, avec humilité et sagesse.


Et si nous devons retenir une chose, c’est ceci : jusqu’à présent, ce fût l'une des plus grande et plus belle expérience de vie. Un voyage intérieur autant qu’extérieur, une marche vers l’essentiel. À tous les amoureux de plein air, à ceux qui vibrent pour la montagne, nous recommandons le trek du Huayhuash avec tout notre cœur.


Durée de marche approximative : 5h


Jour 8 - Trek Huayhuash



En conclusion


Ce récit n’est qu’un aperçu de l’incroyable aventure qu’est le trek de la cordillère Huayhuash. Dans mes prochaines publications, je plongerai plus en détail dans les aspects pratiques qui font toute la différence: l’équipement essentiel à apporter, les avantages et défis d’un trek en autonomie versus une formule guidée, les options de ravitaillement et de repas en haute altitude, ainsi que des conseils pour bien choisir avec qui réserver si vous optez pour un tour organisé. Restez à l’affût pour préparer votre propre expédition au cœur des Andes péruviennes, en toute confiance. Cheers!


Trek Huayhuash
Trek Huayhuash

2 commentaires

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Invité
07 juin
Noté 5 étoiles sur 5.

Super❤️❤️

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Invité
07 juin
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Merci!

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